Non, les géants des télécommunications ne sont pas les seuls à pouvoir proposer des abonnements d?accès à Internet. Des fournisseurs indépendants existent aussi. C?est le cas de l?association Rhizome, tenue par des étudiants de l?Université de technologie de Compiègne (UTC) et fondée en 2011.

Les bénévoles proposent aux particuliers d?avoir Internet « à prix coûtant, en essayant d?être en dessous de ce qui est proposé par les fournisseurs commerciaux », explique Kyâne Pichou, le président de Rhizome. À savoir 16,50 euros par mois, avec un supplément de 9,50 euros par utilisateur supplémentaire au sein du logement. Le tout se fait sans engagement ni frais de résiliation. « On est dans une école où il y a beaucoup de mouvements, entre ceux qui partent chaque semestre et ceux qui arrivent », justifie l?étudiant en informatique.

La neutralité du net respectée

Surtout, la démarche de l?association se veut éthique. « On assure la protection de la vie privée en ne regardant pas les sites que vont consulter les clients, décrit Kyâne Pichou. Nous ne revendons pas les informations personnelles, on ne va pas filtrer de contenus Internet. C?est ce qu?on appelle la neutralité du net. Les gens ont un accès Internet, c?est le leur, ils font ce qu?ils veulent et ça ne nous regarde pas. »

Pour assurer la couverture de son réseau, Rhizome dispose de quatre petites antennes relais : sur les hauteurs de Margny, sur le toit du centre Benjamin-Franklin de l?UTC, sur le toit d?un particulier non loin de là et au niveau d?une résidence étudiante. « On se met là où on accepte de nous prendre mais on essaie surtout de couvrir les endroits où il y a le plus d?étudiants », souligne Guillaume Béduneau, le trésorier de l?association.

Bientôt la fibre optique

Cette couverture n?est pas fonction de la distance du relais, mais de la visibilité par rapport à celui-ci. Le consommateur, chez qui Rhizome, installe une petite antenne et une box, peut très bien capter le signal d?une antenne lointaine si l?horizon est dégagé mais pourrait ne pas percevoir le signal d?un relais se trouvant à quelques dizaines de mètres mais derrière un mur en béton.

Prochaine étape dans le développement des activités de l?association : la connexion de leur réseau à la fibre optique dans les prochains mois. «  Nos antennes sont pour l?instant raccordées à des lignes ADSL, qui coûtent cher et ont parfois un débit limité, affirme Guillaume Béduneau. On espère baisser les prix sans trop de difficultés au moment du passage à la fibre optique. »

Et ainsi pourquoi pas attirer de nouveaux intéressés. Aujourd?hui, entre 20 et 25 abonnements sont recensés par l?association, après avoir connu un pic à une soixantaine.