Les deux tiers des forêts de l'Oise appartiennent à des particuliers
Les deux tiers des forêts de l'Oise appartiennent à des particuliers
Les deux tiers des forêts de l'Oise appartiennent à des particuliers
«A vendre, 11 ha de bois à 10 km de Compiègne. Première offre possible : 75 000 ?. » Cette annonce parue il y a quelques jours sur le site Internet des Notaires de France est rare. « Dans l?Oise, la demande est forte. A peine mises en vente, les forêts trouvent preneur », souligne Marie Pillon, du syndicat des forestiers privés de l?Oise. Dans le département, les deux tiers des forêts appartiennent à des propriétaires privés. Soit 81 614 ha sur les 122 242 ha de bois oisiens.
Ces propriétaires d?un genre particulier sont ainsi 58 808. Ils sont coiffeurs, facteurs, policiers, jardiniers municipaux, cadres, ouvriers ou chefs d?entreprise. La grande majorité (près de 50 000) possède de petites parcelles d?un hectare à quelques ares. Et on compte seulement 571 propriétaires (plus de 25 ha), qui se partagent 40 000 ha de bois privés. A noter qu?en France, l?hectare de forêt coûtait 4 040 ? en moyenne l?an dernier. Certains y voient de quoi assouvir leur passion pour la chasse ou encore en tirent un petit revenu en vendant du bois. La vente des terrains, quant à elle, rapporte peut et compense à peine les frais d?entretien.
D?autres savent à peine qu?ils sont propriétaires d?une parcelle ou ne l?ont pas identifié, les bornes de délimitation ayant pour la plupart disparu avec les années.
« Il y a beaucoup de bois familiaux qui se transmettent. Des gens de la ville s?aperçoivent alors, lors d?une succession, qu?ils possèdent des forêts », précise Denis Harlé d?Ophove, président du syndicat départemental.
Comme on ne devient pas forestier du jour au lendemain, le syndicat joue un rôle important de conseil, met en relation les propriétaires avec les coopératives ou encore dispense des formations juridiques, fiscales ou encore sur la biodiversité. « Des obligations incombent aux forestiers, car ils sont les uniques responsables de leur parcelle. L?ONF, composée de professionnels, n?intervient pas, souligne Denis Harlé d?Ophove. Il faut non seulement entretenir sa forêt, mais aussi être assuré en cas d?accident, savoir comment réagir face aux maladies des arbres, supporter les dégâts d?animaux ou encore les dégradations commises par des promeneurs. Ceux-ci ne savent pas toujours qu?ils sont dans une propriété privée? »