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Verneuil-en-Halatte : le musée qui fait parler les murs

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Verneuil-en-Halatte : le musée qui fait parler les murs

Actualité locale
Publié le 11/03/2020 - Mis à jour le 11/03/2020

Verneuil-en-Halatte : le musée qui fait parler les murs

Des inscriptions religieuses aux gravures rupestres, en passant par les dessins sculptés par les poilus sur le chemin des Dames : le musée de la Mémoire des murs est un véritable parcours à travers les âges, du néolithique au XXe siècle. Plus de 3 000 moulages de graffiti sont exposés sur quatre étages, à Verneuil-en-Halatte. « Ce sont des témoignages humains, historiques et culturels, laissés par des anonymes ou des hommes plus connus, comme Victor Hugo », explique Nadine Dégardin. Responsable du musée depuis 14 ans, elle est intarissable sur la collection présentée. « Chacun a voulu laisser une trace de façon spontanée, à des époques différentes. C?est la petite histoire dans la grande ! »Le lieu, ouvert en 1987, est unique en Europe. Il est entièrement consacré à un art brut, reproduit grâce à une technique originale. Les moulages ont été prélevés par le créateur du musée, Serge Ramond. Ce chasseur de graffiti a exploré églises, châteaux, grottes, cachots, anciennes casernes, en France, en Angleterre et même en Suède? Partout, il utilisait le même procédé : une sorte de pâte à modeler apposée sur les murs afin de prélever les empreintes.

 

Des reproductions uniques

 

De retour dans son atelier, il se servait des moulages comme de négatifs. Il y coulait le plâtre afin de figer les gravures. L?homme dédiait tout son temps libre à sa passion. 'On l?appelait le Don Quichotte du graffito ! Pour effectuer les moulages, il devait demander l?autorisation dans la plupart des lieux. Il a attendu parfois 15 ans pour pouvoir reproduire des inscriptions.'

Certains graffiti originaux ont en partie disparu en raison des conditions climatiques auxquelles ils sont exposés et de l?usure du temps. Ainsi, les reproductions présentées sont uniques. Le musée participe à la sauvegarde et la mémoire d?un patrimoine. Au-delà des graffiti, des objets issus de fouilles archéologiques ou des maquettes sont aussi exposés. Des éléments qui permettent une meilleure compréhension des inscriptions.

Le musée n?a pas l?ambition de devenir plus grand, l?objectif est de conserver l?héritage laissé par son créateur. Et de le transmettre, notamment aux plus jeunes, à travers un parcours jalonné de vidéos et d?animations grâce à des automates. « Nous n?avons plus de place pour de nouveaux moulages !, avoue Nadine Dégardin. Mais l?association des amis du Musée est encore active, et met en place des expositions temporaires. Actuellement, le fils et le petit-fils de Serge Ramond sont en mission. Ils devraient ramener quelque chose que nous n?avons pas encore. Mais je ne peux pas vous en dire plus? » Plein de ressources, le petit musée a encore de quoi étonner les visiteurs.