Lunettes d?aviateur sur le nez, cigarette à la bouche, Patrick Cosnar m?accueille à l?américaine, époque 1940. « Pour un premier vol, le plus amusant serait de choisir un Pendulaire », me conseille le fondateur de l?école de pilotage d?ULM Picardie-R.

Son hangar de 240 m² situé sur l?aérodrome de Margny-lès-Compiègne contient une douzaine de machines. Le pendulaire est un appareil de la famille des aéronefs ultraléger motorisé (ULM). Au démarrage, le Libell?ulm fait un bruit de tondeuse à gazon. Son moteur de 64 CV est équipé d?une hélice et positionnée à l?arrière de l?habitacle. Ce dernier est entièrement ouvert et peut abriter deux personnes. Sur le tableau de bord, une vache en peluche surveille les instruments de navigation. L?ensemble est surmonté d?une voile triangulaire de 16 m². Poids total : 270 kg.

Pour Patrick Cosnar, l?ULM « c?est pareil qu?un avion, sauf que les réglementations sont plus souples. C?est la liberté ». Dernier conseil avant de prendre mon envol : « Pour monter on accélère, pour descendre on ralentit ». Les commandes en mains, les pieds sur les pédales, je m?élance sur les traces des pionniers de l?aéropostale. Mais l?illusion fait long feu. Lorsque je me saisis de mon appareil photo pour immortaliser ce moment, je me rends compte que l?engin accélère de façon autonome. Normal : mon copilote, Patrick Cosnar, a lui aussi les mains sur les commandes. En bout de piste on atteint 80 km/h : c?est la vitesse qu?il faut pour s?arracher du sol.

Une visière placée sur le casque diminue les désagréments causés par le vent. En moins de deux minutes, je me retrouve à 300 m au-dessus du niveau de la mer. A cette altitude, le paysage est magnifique ! Le Libell?ulm offre une vue panoramique à 180 °C grâce à son habitable entièrement ouvert. Nous sommes placés aux premières loges pour admirer la rivière Oise, le château impérial, la forêt et le centre-ville de Compiègne.